Une étude révèle que les médicaments illégaux représentent 10.5 % du marché

Le marché des médicaments illégaux tourne autour de 150 millions de dollars au Pérou ce qui représente 10,5 % du marché pharmaceutique formel valorisé à 1M 500 millions de dollars ou 5 Milliards de soles.
Ainsi le révèle l’étude de Videnza Consultores diligentée par l’Ass. Nale de Chaîne de Pharmacies (Anacab). Elle confirme que le commerce des médicaments illégaux génère de graves dommages sur la santé, des pertes économiques pour les patients, et une évasion fiscale.
Le rapport fait état que 55,1 % des cas de médicaments illégaux rapportés devant la Direction générale de Médicaments (Digemid) provient d’établissements pharmaceutiques comme les pharmacies, les distributeurs et les laboratoires aux pratiques peu sérieuses.
Cette étude, présentée durant le séminaire Analyse de l’accès aux médicaments au Pérou organisé par la Société de Commerce Extérieur du Pérou (ComexPerú), a aussi montré que les médicaments les plus falsifiés sont ceux qui agissent sur le système nerveux (26,93 %), les antibactériens à usage systémique (18,97 %), ceux qui agissent sur le système génito-urinaire et les hormones sexuelles (18,88 %) et le transit alimentaire et le métabolisme (17,41 %).
Par rapport au format, les comprimés (43,51 %) et les comprimés pelliculés (27,09 %) sont les plus falsifiés.
Autres considérations
Une autre étude, «les Médicaments illégaux au Pérou : Diagnostic de la situation et recommandations politiques» reprenant diverses études réalisées en la matière, a conclu que c’est à Lima que la plus grande quantité de médicaments falsifiés a été détectée (34,8 % des cas), suivi de La Libertad (17,4 %), de Junín (17,4 %), de Loreto (7,7 %) et de Cajamarca (6,6 %).
Les médicaments contrefaits sont un problème de santé publique, soutient l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1985.
Ils sont considérés comme illégaux parce qu’ils sont falsifiés, frelatés, volés, ou proviennent de la contrebande et de la vente d’échantillons médicaux.
Les causes de cette commercialisation sont multiples : accès limité de la population aux médicaments qui par facilité  cherche des alternatives à cette nécessité, faible gouvernance de l’autorité de médicaments et manque de traçabilité du processus d’approvisionnement.
On peut ajouter à cela un contexte de manque de rigueur et d’impunité qui favorisent le développement de ce marché.
Recommandation aux politiques publiques
Pour faire face à ce commerce illégal, aux graves conséquences sur la santé publique et individuelle, le docteur Janice Seinfeld, de Videnza Consultores, recommande qu’une seule institution de l’État avec des pouvoirs et une équipe de spécialistes assume une tâche.
«Un maître d’œuvre unique doit être défini pour la planification et la réalisation d’actions stratégiques contre le commerce de médicaments illégaux. Il faudrait envisager la possibilité que cette fonction soit assumée par Indecopi” (Institut National de Défense de la Concurrence et de la Protection de la Propriété Intellectuelle) , a-t-elle ajouté.
Elle recommande d’assurer la traçabilité par le biais de bases de données des produits pharmaceutiques dans le système de santé, y compris des acteurs publics et privés, de la production à la prise en charge du patient.
Elle a expliqué qu’il fallait réorganiser et renforcer la Digemid en tant qu’autorité nationale chargée des médicaments dans tout le pays.
Elle a également proposé d’étendre l’offre formelle de médicaments aux zones urbaines périphériques, aux petites villes et villages afin d’améliorer la couverture et l’accès aux médicaments au Pérou.